19 MARS : EFFETS D'AUDIENCE ET COACTION OU EFFETS CATHARSIS

« Être sur le qui vive ! » Telle est semble t-il l’expression la plus adéquate pour rendre compte de la situation qui prévaut dans notre pays à l’avant-veille de la date butoir du 19 Mars : jour anniversaire de la réalisation de l’alternance politique dans notre pays.

L’ambiance de célébration et d’action de grâces consécutives à 12 ans de règne sera-t-il bousculé le même jour par un élan de contestation et d’animosités résultant de ressentiments subjectifs ponctuels pour certains et de sentiments de frustrations et de mise à l’écart prolongées pour d’autres?
Il serait intéressant de savoir si le gouvernement peut légitimement considérer l’ultimatum lancé par « Sidy & Co » le 19 Mars de l’année en cours comme un acte caractéristique d’un casus belli.
L’esprit de faction incarné par le « peuple libéral » et ses alliés sera-t-il défait par l’esprit d’intrigues conduit par Sidy Lamine Niasse et ses souteneurs ?

Le camp hostile semble vouloir compter sur les effets d’audience et de coaction pour pousser le peuple dans un engrenage de la violence au bout duquel il espère voir s’écrouler le pouvoir politique en place. A la faveur d’une conjoncture internationale s’y prêtant, l’effet d’entrainement escompté semble être pris ici plus comme un argument et une stratégie politique, que comme une simple démarche casuelle ou fortuite.

En effet c’est dans l’espoir de mettre à profit le vent de révolte qui souffle en ce moment sur le monde arabe que les auteurs de cet appel, se fondant sur une logique d’imitation et sur un effet de mimétisme caractéristique de la foule, ont décidé d’intriguer avec tous les mouvements se trouvant déjà sur ce terrain afin de prouver, par le fait de leurs propres turpitudes, les incompétences et prévarications supposées du pouvoir en place.
Aurait-elle oublié cette « ligue des contestaires » qu’une des règles basiques du droit des obligations civiles est que nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes !
Etant dans l’incapacité totale de faire tomber le déluge d’un ciel où ne s’amoncelle aucun nuage, « la conjuration des fauteurs de trouble » s’en remet à la psychologie des foules en espérant par des incantations et des vociférations tous azimuts, faire artificiellement tomber une pluie de révoltes dans un élan chaotique fatale au régime libéral en place.

Vision chimérique, déraison passionnelle et impatience démocratique accusent, de pied ferme, les partisans de la célébration qui sous couvert de la légitimité démocratique, fustigent cette incartade politique clouant au pilori la mauvaise foi de leurs détracteurs.

Contre la ruse du TIOKASS plébiscitée par Sidy et consorts, le peuple libéral promet une riposte à la hauteur de la provocation.
Dans la mesure où cet appel du 19 Mars est perçu comme une volonté de s’auto-exclure de la protection de l’Etat à travers les lois et les institutions de la République édictées à cet effet le peuple libéral ainsi que tous les sénégalais épris de paix et de justice seront aux côtés des autorités légitimes afin de mettre un terme définitif aux atteintes à la sûreté de l’Etat et que force reste à la loi.
C’est une donnée constante que les insurrections contre l’ordre établi quand elles n’aboutissent pas donnent lieu invariablement à « un bain de sang » pour la raison suffisante qu’il s’agit, purement et simplement, d’une négation expresse et caractérisée de la suprématie de l’Etat.

Tout comme les différentes atteintes à l’ordre public admises par les pouvoirs publics, les appels à contester, les sit-in, les grèves et autres formes de manifestations d’humeurs corporatistes ne sont dispensés d’autorisations préalables que dans la mesure où la gravité du trouble ne compromet pas la survie et la continuité de l’Etat.
A contrario toute manifestation dont la tenue sur la voie publique est susceptible de conduire à une dégénérescence, une altération ou une dégradation grave de « la loi et de l’ordre » est ipso-facto assujettie à une autorisation préalable de l’autorité administrative. Le but visé est de permettre à l’autorité de canaliser et de faire échec à l’excès nuisible à la survie l’Etat.

L’exercice d’une liberté démocratique à fortiori tirée de la constitution ne peut se concevoir ou se justifier légalement en dehors de celle-ci. C’est elle qui constitue à la fois la base et la limite de la jouissance de tout droit civique, civile et politique dans l’ordre étatique.

Si les raisons de « l’appel du 19Mars » ne sont pas assimilables à une remise en cause de l’Etat ou à une négation de l’autorité étatique, on peut préjuger que l'instinct de survie ou "la raison d’Etat" n’aura pas raison de lui. On peut même pronostiquer, dans l’optique d’un déroulement légal donc pacifique de cette manifestation qu’elle aura, par rapport au vent de révolte qui souffle alentours, un effet catharsistique sur le peuple sénégalais de manière générale. C’est comme qui dirait s’il ne pleut pas au Sénégal c’est que simplement il n’y a pas suffisamment de nuages au dessus de nos têtes. Plus exactement que les conditions d’un déchainement des éléments de la nature ne sont simplement pas réunies.
Cela ne nous dispense pas cependant d’être vigilant car notre parfaite connaissance du fait de l’existence parmi nous de « malins petits génies » capables de provoquer des pluies artificielles, prêts à faire feu de tout bois pour parvenir à leurs fins, nous exhorte tous, par les temps qui courent, à être en permanence sur le qui vive; histoire de parer patriotiquement à toute éventualité.

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