DÉNONCER LE JEU PERNICIEUX DES EUPHÉMISMES !

Décoloniser, décloisonner : des euphémismes pour ferrer l'Afrique et les africains !

LA SEMANTIQUE AU SERVICE DU NEO-COLONIALISME !

Je ne vois, dans ce projet cher à notre distingué compatriote Souleymane Bachir Diagne, le moindre lien entre "décolonisation" et améliorations de l'enseignement supérieur en Afrique !!

Au contraire, j'y vois un grand marché de dupes et un renforcement caractérisé des liens de dépendances vis à vis de l'Occident !

En effet, ma conviction est qu'il faudrait plutôt craindre dans cette démarche, un risque de perte d'autonomie par l'incitation au décloisonnement des centres universitaires africains aux profits des grandes universités occidentales en lieu et place de toute volonté de décolonisation de l'enseignement supérieur en Afrique !

Je dis d'emblée, à ma décharge, que le Nationalisme et l'indépendance ne sont pas des replis autarciques qui seraient nés de réflexes identitaires mais ce sont, en l'occurrence, des réflexions préventives allant dans le sens de préserver le bien et l'intérêt des Nations africaines au premier plan !


Autres remarques d'ordres sémantiques et sémiologiques (en ces deux aspects : la sémiologie de la signification et celle de la communication) !
"Décoloniser" est un mot piège !

C'est un concept forgé par les puissances coloniales européennes notamment la France et la Grande Bretagne au lendemain de la grande guerre pour produire un effet placebo grâce à l'euphémisme syntaxique suggéré par le changement de cap occasionné par le grand traumatisme d'après guerre !

Tout comme "déconstruire" n'est pas le contraire de "construire", (le contraire de construire étant "détruire") "décoloniser" n'est pas l'inverse de coloniser : il s'agit là d'un concept politique qui renvoie à l'idée d'ajustement : décoloniser c'est précisément s'ajuster à la marche du monde africain !

Tout à l'image de déconstruire", "décoloniser" reste une construction mentale de l'idéologie colonial et c'est toujours continuer à "coloniser" mais "coloniser autrement" à l'aide de personnes et de méthodes plus douces : c'est le soft power !

L'opposé de "colonisation" c'est l'indépendance et non décolonisation !

Or, dans ce projet je ne vois nulle part une volonté de rupture paradigmatique, philosophiques ou idéologique qui sont, pourtant, les conditions sine qua none d'une refondation de l'enseignement supérieur en Afrique !

Repositionner cette question et reconduire la réflexion qui lui est subséquente sous l'angle de l'indépendance et de l'autonomie devraient être, à l'heure actuelle, les seuls objectifs de l'élite intellectuelle africaine !

Assistons et aidons nos états à mettre plutôt l'accent sur la mise en place d'une réforme endogène qui facilite la mutualisation des compétences, des savoirs et des savoirs-faire des universités de l'Afrique et pour le compte de l'Afrique, de sorte que c'est elle qui sorte gagnante de ce projet au lieu d'être les agents et les vecteurs passifs pour ne pas dire les délégués à la propagande chargés de faire avaler en douceur la pilule de la docilité et de l'indolence aux africains en renforçant les liens de dépendances avec les universités occidentales par l'emploi d'euphémisme (décloisonnement), sachant qu'habituellement ce sont les européens qui financent, en grande partie ce type de projet !

Or, qui tient la bourse, tient à la fois la viabilité, la rentabilité et le destin pour ne pas dire la destination du projet (Avenir)

Par conséquent et au vu de ce qui précède, décloisonner, n'est qu'une modalité de la décolonisation or, décoloniser comme je lai dis n'est point mettre un terme définitif à la colonisation !

Décoloniser c'est l'antithèse de la liberté et de l'indépendance !
Décoloniser, c'est apporter un correctif, apporter un rectificatif, c'est "adapter" la domination occidentale aux péripéties de la vie internationale et des changements contemporains qui secouent notre continent tout en préservant l'hégémonie occidentale sur nos économies et partant sur nos systèmes éducatifs !

Décoloniser c'est toujours assurer un "monitoring" sur l'évolution et sur l'évaluation des états africains ainsi que leurs engagements politiques en matière d'instructions et de développement économiques !

En somme, décloisonner, c'est imposer un tempo toujours maîtrisé pour le compte du néo colonialisme !

Cette nouvelle approche prônée par le respectable professeur Souleymane Bachir Diagne pour ce nouveau projet, s'avère n'être au final qu'un attelage de plus dans le système de traite des africains et de leurs économies !

Elle permet, certes, mais seulement en apparence, un changement de rythme et de sémantique mais, en fait, elle demeure un artéfact, un subterfuge dont le mécanisme consiste à mieux cerner pour bien mettre la grappe sur les nouvelles réalités africaines conditionnées par le net dynamisme des africains et des économies africaines en action sur le continent et dans le reste du monde !

A quand la fin du 'patronizing" ?
A quand la majorité intellectuelle ?