UNE LEVEE DE BOUCLIERS QUI EN DIT LONG

D’emblée, je choisirai de « dresser ma tente » en marge de la nouvelle vague de contestations qui fuse de part et d’autre de l’arène politique sénégalaise au sujet de la légitimité (pour certains) et de l’opportunité (selon les autres) ou non de la candidature de l’actuel président de la république aux présidentielles de 2012.

Sachant que, selon la loi fondamentale, la question de la légalité de ladite candidature est suffisamment mise en évidence, le légaliste que je suis s’en tiendra de façon responsable et citoyenne à la volonté expresse des constituants souverains.

Reste, à présent, à recueillir l’avis dépassionné de l’observateur politique impartial.Quels arguments invoque-t-on à l’encontre de la déclaration de candidature du président de la république ?
Primo : un aveu sans équivoque et non extorqué de son impossibilité à briguer un nouveau mandat en 2012 en méconnaissance flagrante des dispositions constitutionnelles. (Faute politique : Argument opportun mais non opérant : wax ju yanu maana)
Secundo : l’âge avancé du chef de l’Etat (argument percutant mais non opérant : wax ju dal)
Tercio : suspicions politiques de transmission héréditaire du pouvoir (argument spéculatif, rachitique, fallacieux et non opérant: wax ju séw)

En résumé : que reproche-t-on au président ? : Ce qu’il a dit, ce qu’il est, et ce qu’il aurait l’intention de faire : Voici bien rimé, dans la très respectueuse « république des boroom jom », ce que l’opposition qui se targue d’être républicaine reproche à leur président en exercice : l’aveu d’un vieux qui aurait un vœu ! Face à tous ces griefs de rages (à défaut d’être des arguments de droit) développés avec un grand renfort médiatique, par les détracteurs du chef de l’Etat, (j’évite de parler d’opposition car pour moi une opposition doit être légaliste républicaine et démocratique) un légaliste neutre pourrait rétorquer avec aisance que ces griefs ont, certes, une certaine percussion (tambours et trompettes médiatiques aidant) mais il reste constant qu’ils n’opèrent pas. En aucun cas en la matière.Analysons, dés lors, à quoi nous devons cette grande offensive médiatique ?

Considérant que le but unique et ultime de cette levée, à l’unisson, de boucliers se limite en la recherche d’un moyen d’empêcher le président en exercice de se soumettre à la sanction populaire et donc de donner l’occasion au peuple (qu’il a gouverné pendant douze ans) de rendre son verdict, de dire son approbation ou sa désapprobation par rapport au travail accomplit durant deux mandats successifs ; j’en déduis que s’acharner à vouloir se mettre en travers de cette « confrontation fatidique » relève me semble-t il de l’absurde et finalement réveille en moi un sentiment suspicieux. C’est une attitude qui manque de cohérence et semble dépourvue de toute logique politique même la plus élémentaire de la part d’opposants aussi radicaux et aussi sûrs de « leur affaire ».
A moins que.....Eh oui à moins qu’il y’ait anguille sous roche...

Comment peut-on soutenir mordicus que tous les maux dont souffre le peuple sénégalais sont imputables à la gestion népotique et despotique du régime en place et « se couper en quatre » afin empêcher les responsables de ces prétendus forfaits de se présenter devant le peuple pour être sanctionnés ?
Oui, j’insiste : à moins que les convictions des leaders de Benno ne soient pas corroborées par celles du peuple mature et souverain et par conséquent ne reflètent pas réellement l'état d’âme des électeurs !
Je persiste : à moins que l’attitude de l’opposition sénégalaise ne soit révélatrice du malaise dans lequel la plonge une candidature redoutable capable de la battre à plate couture.
Le bilan de l’alternance plaiderait il en sa faveur d’une manière si flagrante, d’une façon tellement positive au point que l’unique salut la seule chance de gagner pour l’opposition, serait d’empêcher, par tous les moyens, une sollicitation démocratique du pape du Sopi des suffrages de ses gouvernés ? Comment peut on déployer tant d’énergie, tant d’imagination dans une entreprise dont le seul but est d’éviter que de présumés « bourreaux du peuple » ne présentent devant leurs prétendues victimes vengeresses pour être jugés et déchiquetés?
Il y’a derrière cette levée de boucliers quelque chose qui ne dit pas son nom.

Serait-ce l’étendu et l’honorabilité du bilan qui gêneraient les détracteurs du régime libéral? Serait-il, ce bilan, si persuasif pour le peuple souverain ? Et tellement dissuasif pour l’opposition ?

Sinon comment, après 12années d’opposition vigoureuse, les leaders de Benno abandonnent ils si promptement la guerre du Bilan pour se focaliser sur de petites escarmouches voire de petites batailles ? Auraient-ils oubliés que le PDS peut bien consentir à perdre quelques batailles mais n’acceptera jamais perdre la guerre or la guerre c’est bien l’étendu du « concret » dans le bilan. Or, très certainement sur ce point, tout le monde s’accordera à répondre que « le concret » s’est emparé de la part du lion dans la confection de ce bilan.

Un jeu très citoyen serait de s’amuser à faire le décompte des réalisations du pape du Sopi : Il y’a, à coup sûr, de quoi donner le tournis à Bennoo.
Pour nous citoyens quelconques et impartiaux c’est cela qui attire notre sympathie : des réalisations qui enrichissent le patrimoine de l’Etat et qui restent et perdurent lorsqu’auront été épuisés les différents mandats qui nous lient à nos différents dirigeants.

Ku yokk’ul ! Da nga wagni ! : wolof njaay’ a ko wax !

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