LA DEMOCRATIE : LE « CHEVAL DE TROIE » FLAMAND

J’ai toujours été convaincu de deux choses dont il m’est, sans ambages, loisible de vous livrer, au moins, la première : Il y’a un temps à tout !Ce qui veut dire qu’il ne faut pas s’occuper de futilités quand la situation nationale recommande un traitement d’urgence. Et je demeure, encore aujourd’hui plus qu’autrefois, persuadé de la pertinence de cette assertion. J’en donne pour preuve les récentes joutes électorales qui viennent, à peine, délivrer une partie de leurs secrets.
Une fois de plus, la réalité politique me conforte dans mes impressions et certitudes (de petit citoyen devenu belge un peu sur le tard et, bien entendu, d’origine allochtone).

Alors que les leaders politiques francophones s’amusaient à se crêper le chignon par médias interposés au long de la campagne électorale pour nous démontrer qu’ils étaient moins aptes les uns que les autres à nous gouverner, leurs homologues flamands, quand à eux, s’occupaient au même moment à entreposer, avec la complicité de leur « électorat », les armes et les hommes qui seront postés en embuscade pour porter l’estocade finale au brinquebalant Etat fédérale belge ou du moins ce qui en reste ; disposant ainsi du fardeau coûteux et encombrant qu’il représente à leurs yeux: Chaque parti politique rivalisant d’ardeur pour marquer à l’encre indélébile sa participation à la réalisation de cette utopie communautaire et originelle. (Le symbolisme politique et l’immortalité historique aidant) C’est en cela que consiste l’unique, l’ultime but avoué de (et à) chaque élection qui se tient en Flandre. Le fameux agenda n’étant plus tellement caché, et étant devenu beaucoup moins mystérieux, les résultats des élections se suivent et s’empirent. Ils ont tous, désormais, les mêmes caractéristiques : ceux d’un référendum : faut-il, oui ou non, quitter la Belgique ?

La configuration partisane du résultat du scrutin dernier en Flandre est loin d’être le produit d’un quelconque hasard. Elle résulte d’une stratégie d’ensemble mûrement réfléchie et savamment déployée.

Primo : Contourner le bouclier sécuritaire (le cordon sanitaire) en faisant porter le « projet indépendantiste » par des partis et leaders politiques tout à fait démocratiques avec toutes les apparences de la « fréquentabilité » (mot dont je doute de l’existence mais construit sur le même modèle que « respectabilité » et qui, en Belgique, pourrait être appliqué à tout parti ou homme politique offrant les garanties et les preuves de son attachement aux pratiques véhiculées par la Démocratie et l’Etat de Droit).

Secundo : ne présenter, sur « le marché électoral », que les « produits » infectés (peu ou prou) par le virus séparatiste.

Tercio : Amener le citoyen flamand à adhérer, de son plein gré, à « un seul et unique projet de société » (le séparatisme) mais porté par différents partis politiques; avec une variabilité de l’intensité du débit de« séparatisme » proposé : faible, moyen ou haut débit d’autonomie selon les partis (Contrat type ou d’adhésion à l’image de l’Internet : diversité des fournisseurs mais tous proposent le même service)

Dans ce qu’il conviendrait mieux d’appeler un « marché de dupes », les possibilités de choix laissées à l’électeur flamand sont de plus en plus restreintes pour se réduire, finalement, à un seul et unique projet de société. Le SPA se meurt dans la solitude ; l’OPEN VLD est tombé en une succession en déshérences, tandis que les GROENEN perdent leur chlorophylle dans les tourments nocturnes des ébats incestueux postélectoraux.

Ainsi grâce à la Démocratie, que les hommes politiques flamands utilisent habilement comme « un cheval de Troie », les habitants de la région de Flandre ne peuvent voter que pour des partis extrémistes ou plus ou moins indépendantistes, la création d’un parti politique en Flandre obéissant à « une seule et unique logique »: nationalisme et indépendance. C’est tout et c’est suffisant. Par conséquent voter pour un parti nationaliste ou indépendantiste devient ipso facto une fatalité pour l’électeur néerlandophone, il ne peut en être autrement. Voilà comment en Flandre la Démocratie est prise dans une embuscade, enserrée dans un piège à issue fatale. Et rien ni personne ne peut lui venir en aide ; tous les grands principes modernes qui ont forgé et favorisé l’émergence de l’Etat de droit plaident en sa défaveur : le droit des peuples à l’autodétermination, le droit à la différence, la liberté des peuples de choisir leurs propres dirigeants, le droit des peuples à aspirer à la liberté et à l’indépendance, la liberté du choix de la forme de gouvernement, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes etc.

 A-t-on essayé, à un moment ou un autre de cette campagne, de comprendre l’origine de la crise mondiale actuelle ?

 A-t-on tenté d’analyser les causes l’impasse observée dans la construction de l’Europe des nations, a-t-on disserté sur ses enjeux et s’est-on appesanti sur ses conséquences ?

 A-t on jugé nécessaire de tâter le pouls de la population afin de soulager ses peines et ses malheurs ?
Que nenni; rien de tels. Ce sont là des comportements trop rationnels, trop bourgeois !

Pourquoi aller rechercher, dans le raffinement de la Raison raisonnante, une solution qu’on pourrait obtenir dans le grégarisme de la Passion communautaire ? Les malheurs de la Flandre ne sont pas d’ordres économique ou financier comme en souffrent la plupart des nations actuelles, loin s’en faut. Ces choses là sont un moindre mal. Il ne sert à rien de froncer le front et les sourcils en espérant régler le dilemme flamand; la solution n’est pas dans la réflexion. Il suffit de fouetter l’égo du peuple et de le convaincre qu’il peut bomber le torse !

Les gémissements de la Flandre sont d’origine eschatologique, ils sont consécutifs à un malaise existentiel ! La seule source du « mal être » flamand est imputable à l’Etat fédéral belge. C’est lui «l’unique et seul» responsable de son malheur.
A un dilemme Shakespearien chronique, les théoriciens du séparatisme Flamand ont apporté une réponse, non pas seulement magique mais encore « génialement machiavélique».

Il n’est pas inexact, dans cet ordre d’idée, de considérer chaque consultation démocratique en Flandre comme une sorte de « Cheval de Troie »
que l’on introduit dans les entrailles mêmes de l’Etat fédéral belge et destiné à le désagréger de l’intérieur pendant sa « récréation électorale » à l’aide des mêmes armes auxquelles on avait recouru pour sa conception
.

Qu’y pouvons-nous ? Conviendrait-il de plaider la suppression pure et simple de la tenue de toute élection dans le Royaume dans le maigre espoir de le conserver tel qu’il est ?
Il serait inconcevable de renoncer à la Démocratie (en muselant le Peuple) pour sauvegarder une certaine idée que l’on peut avoir de « l’Etat de Droit »
Ce serait, de mon point de vue, le comble de l’aberration. Voilà où nous conduit le séparatisme Flamand.

Bref, tout cela semble absurde pour le belge d’origine étrangère que je suis, et qui de ce fait espère beaucoup de votre indulgence !
Peut-être qu’avec ses « révélations » excuseriez-vous, « een klein beetje » mes « doutes » ainsi que ceux de tous les autres qui, comme, moi sommes tenaillés par cette angoisse eschatologique face à ce « mur linguistique » source de nos « lamentations » sur «l’état» de notre hypothétique citoyenneté future ?
Finalement, pour les belges que nous sommes, « aller aux élections » équivaudra, de plus en plus dans notre entendement, à passer la nuit à Troie (communautés ?) durant la période de siège.
Trouvons et vite le Talon d’Achille ou détalons pendant qu’il est encore temps car décidément « il n’y’a pas de temps pour tout ». Ce qui veut dire que le temps presse et qu’il faut, par conséquent, parer au plus pressé. Et c’est là ma seconde conviction profonde que je tenais à partager avec vous.
Le sort de la Belgique serait-elle fatalement tragique ?
Neem me niet kwalijk, is it the final countdown?

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